Marie-Hélène Aubert, députée européenne, est l'une des animatrices de la sensibilité «réaliste» des Verts. Partisane du oui au traité européen, elle réclame un congrès extraordinaire.
Les Verts appellent à participer, jeudi, à la manifestation du non de gauche, avec le PCF et la LCR. Votre parti regrette-t-il son oui ?
Cette décision est difficilement compréhensible quand on prétend rester fidèles à notre oui. Comme d'habitude, on court deux lièvres à la fois et, au bout du compte, on n'attrape rien. Je ne vois pas pourquoi nous devrions courir derrière les initiatives du non. Faudra-t-il demain s'excuser d'avoir voté oui ?
Les Verts ne peuvent-ils pas oeuvrer à la réconciliation du oui et du non de gauche, comme le suggère le secrétaire national, Yann Wehrling ?
Ce que je comprends de cette stratégie, c'est qu'elle vise à passer sous silence nos propres contradictions. On dit : «Réconcilions-nous, et concentrons-nous désormais sur la construction de notre projet pour 2007.» La vérité, c'est que nous n'avons pas le courage d'aller jusqu'au bout des débats que nous devons mener. Nous devons clarifier les questions du réformisme, de la radicalité et des alliances à gauche. Et choisir. Sinon les Verts risquent de s'enfoncer plus encore dans la confusion.
Que proposez-vous ?
Je souhaite l'organisation d'une assemblée générale (un congrès, ndlr) extraordinaire avant le printemps 2006. Cette proposition pourrait être soumise le week-end prochain à notre conseil national interrégional. S