Pif, paf, poum. Quelques jours après la formation du gouvernement de Dominique de Villepin, le groupe UMP est secoué par des prises de bec sporadiques entre chiraquiens de toujours et néosarkozystes. Objectif : prendre le pouvoir sur les 363 députés pour mieux préparer la prochaine échéance présidentielle. Certains, comme le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, semblent parier sur une «sarkozysation» inévitable. D'autres, à l'instar de Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée, luttent contre une «déchiraquisation» rampante du groupe depuis la victoire du non au référendum en s'affichant «main dans la main» avec Dominique de Villepin.
«Perte d'influence». Depuis le 29 mai, «le groupe est à 85 % derrière Nicolas», calcule Alain Gest. Le député de la Somme reconnaît bien simplement qu'il s'agit là d'une démarche d'intérêt personnel de sa part, comme de la part de ses collègues : «Chacun d'entre nous sait bien qu'il vaudra mieux être du côté du gagnant dans deux ans s'il veut retrouver son siège.» Hervé Mariton (Drôme) nuance, lui, le poids de l'ex- et nouveau ministre de l'Intérieur. A l'en croire, Nicolas Sarkozy connaîtrait déjà une «perte d'influence» parmi les députés. Certes, avant la nomination du gouvernement Villepin, le groupe a plébiscité Nicolas Sarkozy, lui faisant savoir qu'il le verrait bien en Premier ministre. Bien que, depuis son «come-back» en numéro 2 et non numéro 1, le patron de Beauvau serait «moins présent» pour les parlement