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Libération

A gauche, la chimère des primaires.

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publié le 18 juin 2005 à 2h39

La gauche du non a remporté une bataille, pas la guerre. Première victoire le 29 mai. Mais déjà, se profile le second round : la présidentielle de 2007. Comment profiter de la dynamique créée par la campagne référendaire ? Henri Emmanuelli, qui réunit ce samedi les collectifs du non socialiste, a sa méthode : l'organisation de primaires à gauche. Cette ambition répond à une double motivation : éviter l'écueil d'un second 21 avril 2002 et déborder la logique des appareils.

L'idée d'importer en France cette particularité américaine n'est pas nouvelle. Henri Emmanuelli lui-même y a déjà eu recours en 1995 alors qu'il était premier secrétaire du PS pour la désignation du candidat à la présidentielle. Et Jospin l'avait emporté. En 1994, Charles Pasqua avait en vain défendu cette méthode pour évincer Jacques Chirac de la compétition. Jusqu'à présent, l'introduction de «primaires» en France est restée conjoncturelle, guidée par les jeux politiciens et «bien peu inspirée par un véritable idéal démocratique», note Philippe J. Maarek, professeur à l'université Paris-XII. «Au PS comme chez les Verts ou au PC, on a fait une fausse importation des primaires à l'américaine, car le vote est réservé aux membres du parti.»

«Prématuré». Décidé à «donner de l'oxygène» au système, Emmanuelli veut aller plus loin. Dans son esprit, l'ensemble du peuple de gauche doit être convoqué pour désigner son leader. Un voeu ambitieux qui risque de se briser sur les digues d'appareils peu enclins à s'autosabo