Baston en vue. Les uns après les autres, les présidents de conseils généraux s'inquiètent de la politique sociale du gouvernement et, par ricochet, de l'équilibre de leurs budgets. Réunis sous la bannière de l'Association des départements de France, présidée par le socialiste Claudy Lebreton, ils font part de leur «colère» et s'apprêtent «à prendre des initiatives visant à mettre le gouvernement face à ses responsabilités».
Le socialiste Michel Dinet n'a pas attendu ce mot d'ordre national. Sitôt Dominique de Villepin nommé, le président du conseil général de Meurthe-et-Moselle s'est fendu, le 9 juin, d'une lettre saignante à Jacques Chirac. Il prend acte que ce dernier a fait de l'emploi «la priorité de (son) projet pour la France. (...) Cet enjeu fondamental au service de tous (...) croise les politiques portées par l'Etat et celles portées par les collectivités locales, notamment les départements, chefs de file des politiques sociales, poursuit Dinet. Or, vos gouvernements précédents ont asphyxié financièrement les départements en leur transférant massivement le paiement de la quasi-totalité des allocations de solidarité. Ce faisant, le principe de solidarité nationale à l'égard de ceux qui souffrent (...) est aujourd'hui cassé, rompu, brisé».
Avant lui, son homologue (PS) des Pyrénées-Orientales, Christian Bourquin, avait fait voté à la mi-mai une délibération demandant au trésorier-payeur général (TPG) de lui verser les intérêts sur les retards de transferts de fonds de l