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Libération

Stif: la droite fait le maximum pour le service minimum

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Le préfet impose un «service garanti», au grand dam de Jean-Paul Huchon.
publié le 18 juin 2005 à 2h40

Jean-Paul Huchon en a oublié son sens de l'humour. Au sortir de la réunion du conseil d'administration du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) hier matin, les premiers mots du président PS de la région claquent sèchement : «C'est une véritable atteinte à la concertation !» Le conseil d'administration du Stif venait d'adopter le principe d'un «service garanti» en cas de grève des transports publics.

C'est presque une déclaration de guerre. Mais pas une surprise. Le conseil, présidé par le préfet d'Ile-de-France Bernard Landrieu, est encore tout dévoué à l'Etat, avant de passer, décentralisation oblige, sous le contrôle de la région, et donc de la gauche, au 1er juillet. De là à penser que le gouvernement passe en force avant cette date fatidique, il n'y a qu'un tout petit pas, que Jean-Paul Huchon n'hésite pas à franchir.

Fait accompli. La manoeuvre du ministère des Transports, organisant sur la dernière ligne droite le vote pour le 17 juin, a été éventée fin mai. Jean-Paul Huchon, futur patron du Stif, anticipait alors le résultat en soulignant que la gauche n'aurait bien entendu jamais voté une telle mesure. Hier matin, avec le sentiment d'être «mis devant le fait accompli», il ne décolérait pas : «Lorsqu'il s'agit de compensations financières, on ne sait pas agir vite, mais pour des mesures antisociales, ça prend quinze jours !» Une allusion à un autre conflit opposant depuis décembre l'Etat et la région Ile-de-France, sur les sommes dues lors du transfert de compé