Eviter les fuites, les départs précipités. Demain matin, François Hollande devrait soumettre à sa majorité une «précontribution» commune au congrès. La manoeuvre est habile : ce texte oblige ses signataires. Et les empêche ­ au moins momentanément ­ d'aller voir ailleurs. C'est-à-dire au Nouveau Parti socialiste, voire chez les emmanuellistes ou, pire, les fabiusiens.

Ce texte d'une quinzaine de pages, dont Libération a eu connaissance, s'intitule : «Volonté et vérité». Il servira de «socle» à la motion que déposera la majorité issue du congrès de Dijon en mai 2003. Il a été ébauché par le trio du projet présidentiel ­ Martine Aubry, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn ­ avec l'apport d'Alain Bergounioux. Puis Julien Dray et Jean Glavany l'ont «enrichi». Enfin, une dizaine d'autres responsables du PS, dont le premier secrétaire, l'ont «amendé».

Après une introduction consacrée à l'après-29 mai et qui justifie le recours au congrès, cette «précontribution» comporte deux parties : «Des nouveaux défis», «Construire la gauche durable». Où chacun peut retrouver ses petits. «La montée des peurs», chère à Julien Dray, y est analysée ; «le modèle républicain», défendu par Jean Glavany, y est réaffirmé ; «la crise démocratique», version Jean-Marc Ayrault, y est décortiquée ; «la démocratie sociale et la société mobilisée» y sont prônées par Martine Aubry ; les trois «P» de DSK («prévenir, protéger, prévoir») y sont ébauchés, etc.

En revanche, «le réformisme de gauche» défendu par Franç