Ils le savent tous : l'Europe devrait être pour la première fois au coeur des débats de la campagne présidentielle de 2007. Passé sous silence en 1995, étouffé par le consensus issu de la cohabitation en 2002, l'enjeu européen est devenu d'autant plus pressant qu'une éventuelle résurrection de la Constitution a été repoussée à la mi-2007. Soit à l'après-Chirac. Qu'ils aient voté oui ou non, qu'ils soient de droite ou de gauche, les candidats à la candidature ont compris qu'ils sont attendus au tournant par l'opinion.
Constitution, élargissement, discussions avec la Turquie, budget, autant de questions auxquelles les présidentiables devront répondre rapidement s'ils entendent être crédibles. «Le 29 mai, les citoyens ont fait irruption dans le débat européen, on ne les évincera plus», constate le député européen UMP Alain Lamassoure.
Protectionnisme. A droite, camp très majoritairement «ouiste», l'objectif sera de résister à la concurrence de candidats souverainistes comme Phillippe de Villiers ou celui du FN qui ne manqueront pas de surfer sur la vague du non. Dans cette bataille, Nicolas Sarkozy a pris de l'avance par rapport aux chiraquiens, se positionnant de plus en plus en faveur d'une Europe plus protectionniste. Samedi, il a ainsi souhaité la «suspension de tout nouvel élargissement» de l'Union européenne tant que celle-ci ne se sera pas dotée de nouvelles institutions. «Il faut dire calmement, sereinement, qu'en Europe on ne peut pas recevoir de nouveaux pays», a-t-il d