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Libération

Bayrou le gourou face au courroux de ses fidèles

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publié le 22 juin 2005 à 2h42

Jusqu'où François Bayrou ira-t-il pour se différencier de la droite au pouvoir ? Franchissant un nouveau pas, il a annoncé hier qu'il ne votera pas le projet de loi concernant les ordonnances sur l'emploi. Mais, à force de prendre ses distances avec le gouvernement, le président de l'UDF court le risque de se couper d'une partie de ses troupes. Hier, pour la première fois depuis trois ans, il a dû affronter une contestation ­ un peu organisée ­ de ses méthodes de management jugées «autocratiques» par certains parlementaires.

A la manoeuvre : le ministre de l'Education nationale, Gilles de Robien, suspendu la semaine dernière des instances exécutives de l'UDF pour être resté au gouvernement contre l'avis de son parti. Un de ses proches, le sénateur Nicolas About a profité de la réunion du groupe, hier, pour présenter une «lettre ouverte» demandant à Bayrou de réintégrer le seul ministre centriste dans ses fonctions de vice-président de l'UDF.

Cette rodomontade n'a pas vraiment ému le leader centriste qui avait pris soin, dit-on chez Gilles de Robien, de téléphoner un à un aux parlementaires pour leur demander de ne pas signer la lettre. «Une ambiance de terreur», affirme un conseiller du ministre, qui a visiblement porté ses fruits ­ l'initiative de Robien a finalement fait un flop, tant au Sénat qu'à l'Assemblée nationale où la fameuse «lettre ouverte» n'a même pas été évoquée en réunion de groupe.

Autonomie. Le ministre paria de l'UDF avait pourtant fondé beaucoup d'espoirs su