Ah, ces salauds d'Anglais ! Malmené dans les sondages, plombé par les mauvais résultats économiques, Dominique de Villepin tente de dévier les critiques en tapant à bras raccourcis sur les Britanniques. Au lendemain du conseil européen de Bruxelles qui s'est soldé par un échec, le Premier ministre n'a pas eu de mots assez durs à leur égard lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, hier. «Par un tour de passe-passe, ils ont voulu mettre sur le même plan la Politique agricole commune et le chèque britannique, a-t-il lancé d'un ton cassant. Ces deux dépenses n'ont rien, mais strictement rien à voir. Il y a d'un côté des dépenses indispensables pour répondre à nos besoins alimentaires européens et nationaux. De l'autre, il y a le chèque britannique, qui est un héritage du passé, un héritage désuet (...), une véritable dépense d'Ancien Régime.»
Reprenant les accents gaulliens du discours à l'ONU qui l'avait rendu célèbre au printemps 2003, peu avant le déclenchement de la guerre en Irak, il a dénoncé le «mauvais procès» fait par Londres, qui veut «comparer les dépenses [de la PAC] avec celles d'éducation ou de recherche». Et a continué dans le cocorico : «Est-ce que nous voulons véritablement laisser notre première place de champion du monde de produits alimentaires ? Nous avons l'esprit sportif, comme nos amis britanniques, mais nous n'avons pas vocation à brader nos médailles d'or à chaque coin de rue.»
Piques. Un discours déjà servi un peu plus tôt aux députés UMP