Les délocalisations ont fait les délices de la campagne référendaire. Elles pourraient être aussi présentes en 2007 lors de la présidentielle. Hier, Jean Arthuis, président (UDF) de la commission des finances du Sénat, a donné le ton avec un rapport très alarmiste sur les pertes d'emplois potentielles et une solution libérale pour y remédier, la «TVA sociale». S'appuyant sur une étude d'un cabinet privé, Katalyse, il prédit la délocalisation de 202 000 emplois «pour les seuls services», dans la période 2006-2010, «soit 22 % de la création nette d'emplois salariés [en France] au cours des cinq dernières années».
Le gros des pertes serait le fait de la «non-localisation en France» d'emplois qui auraient dû y être implantés. Selon l'Insee, l'industrie perdrait de son côté chaque année 13 500 postes. Résultat, la France serait au bord d'une hémorragie de près de 270 000 emplois dans les cinq ans à venir.
Jean Arthuis a une définition très vaste des délocalisations. Il compte les délocalisations directes, mais aussi «tous les arbitrages réalisés par les entreprises dans un sens défavorable à la localisation des activités et des emplois sur le territoire français», ce qui a pour conséquence d'afficher des chiffres très élevés. Le sénateur pourfend par avance «les économistes et les hommes politiques qui minimiseraient le phénomène. Les salariés français ont le sentiment d'être en concurrence avec le monde entier. On en a vu le résultat lors du vote le 29 mai».
Offensive. Jean Arthuis