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Libération

Un train de vie unique pour les eurodéputés

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Voté à une large majorité à Bruxelles: 7000 euros mensuels pour tous et des frais remboursés au réel.
publié le 24 juin 2005 à 2h43

Bruxelles (UE), correspondance.

Josep Borrell, le président du Parlement européen, est soulagé. «Cette affaire était une patate chaude qu'on se passait les uns aux autres en espérant la garder le moins longtemps dans les mains. Le résultat d'aujourd'hui est un compromis qui a le mérite de mettre fin à une situation inacceptable qui a trop longtemps duré.» Difficile de mieux résumer le débat qui dure depuis vingt-cinq ans autour du statut unique des eurodéputés, qui a finalement été adopté hier par le Parlement européen à une large majorité (403 pour sur 584 votants). Et pour cause, leur train de vie ne devrait guère en souffrir.

Bien qu'élus au suffrage universel depuis 1979, les eurodéputés n'avaient en effet pas de statut et restaient payés par les Parlements de leurs pays d'origine, touchant généralement les salaires de leurs homologues nationaux. Avec pour conséquence des disparités importantes : moins de 3 000 euros bruts pour un Espagnol, 5 600 pour un Français et 12 000 pour un Italien. Avec l'élargissement, les écarts se sont encore creusés, un Letton gagnant autour de 1 000 euros et un Slovaque environ 2 000. Des disparités en complète contradiction avec le principe «à travail égal, salaire égal».

Le statut adopté hier leur octroie une indemnité de 7 000 euros mensuelle financée par le budget de l'Union. En contrepartie, les eurodéputés ont accepté de se faire rembourser leurs frais de voyage entre leur domicile et le Parlement sur la base des coûts réels et non plus