Dans la série des revirements, voire des renoncements, de Dominique de Villepin par rapport aux choix faits par son prédécesseur, Jean-Pierre Raffarin, voici le budget 2006. Matignon a levé, vendredi, une partie du voile sur les lettres plafonds qui doivent parvenir ce week-end aux ministres. Celles-ci délimitent le maximum de dépenses pour l'année prochaine. Et, au milieu, on trouve une indication du nombre de fonctionnaires que chaque ministère pourra employer. Cette fois, plusieurs membres du gouvernement peuvent ouvrir leur enveloppe sans craindre de mauvaise surprise : le nombre de postes de fonctionnaires supprimés l'an prochain par non-remplacement des départs à la retraite est d'environ 5 000. Soit 2 500 de moins que cette année. Une décision qui fait grincer des dents dans la majorité.

Couperet. Certains parlementaires y voient la main de Chirac : «Le quinquennat vire à la catastrophe absolue, on brade l'avenir du pays pour reculer devant des mouvements de protestation», accuse un sénateur de la majorité. Un député UMP est, lui aussi, excédé par le Président : «Sa philosophie, c'est que, les déficits, il y en aura toujours et ça ne nous empêche pas de vivre !»

Pour expliquer ce recul, l'entourage de Villepin argue des obligations de la loi Fillon sur l'enseignement, «qui vient d'être adoptée par le Parlement». Le texte prévoit certains dispositifs, comme le dédoublement des classes de langue vivante en terminale, l'accueil des handicapés et le soutien scolaire personn