Toulouse de notre correspondant
L'inspection académique de Corrèze murmure son «embarras». Un instituteur briviste du Snuipp (syndicat majoritaire dans le primaire) peste contre ce qui lui apparaît «féodal», alors que son secrétaire départemental s'embrouille au motif qu'il ne peut pas s'opposer au maintien d'une école en milieu rural. Bar, 315 habitants, dans le canton de Bernadette Chirac, vient de sauver sa classe unique de cinq élèves. En février, la commission paritaire départementale s'était prononcée pour la fermeture de cette école qui n'atteint déjà plus depuis deux ans le seuil minimal de sept élèves. La voilà épargnée quatre mois plus tard par un miraculeux moratoire venu de Matignon. Ce texte visant au «maintien des services publics dans les zones rurales isolées» n'est pas taillé à la seule mesure de ce cas. «Il devrait trouver à s'appliquer dans le Rhône et l'Ardèche, observent les fonctionnaires de l'inspection académique. Mais en Corrèze, l'école de Bar sera la seule à en bénéficier.»
La bonne nouvelle n'est pas arrivée par le canal ordinaire de l'administration. C'est le maire de Bar, Pierre Chèze, qui l'a annoncée dans un communiqué, où il précise en avoir été lui-même informé par la conseillère générale du canton, une certaine Bernadette Chirac. Sachant que cette élue vient tout juste d'obtenir que le recteur de l'académie à Limoges ne rejoigne pas les services de Matignon pour mieux le garder en Chiraquie, un soupçon pèse soudain sur le maintien de ce poste