Le Front national n'en demandait pas tant. La décision du premier secrétaire du PS, François Hollande, de boycotter les «consultations» de Dominique de Villepin en raison de la présence du parti d'extrême droite, a fait de la formation lepéniste la star de la journée d'hier. «François Hollande est notre meilleur attaché de presse», ne s'est pas privé d'ironiser un des permanents du «Paquebot», le siège du FN à Saint-Cloud. «Le PS s'est surpassé. Avec les socialistes, on n'est jamais déçu. Ils sont d'un tel sectarisme et d'un tel aveuglement», a renchéri pour sa part l'eurodéputé et secrétaire général du parti lepéniste, Carl Lang, qui, avec Jean-Claude Martinez, également député européen, constituaient la délégation frontiste reçue à Matignon. «On avait déjà été bien été aidé par Sarkozy qui, en pratiquant une sous-lepénisation verbale, a permis le recentrage du FN dans la vie politique française», poursuit-il. Reçu pour la deuxième fois ­ la première visite remonte à 1993 sous Edouard Balladur ­ à l'hôtel Matignon, le FN a rappelé au Premier ministre sa conception d'une «Europe des nations libres et souveraines», et son opposition à l'adhésion de la Turquie. Après le vote du 29 mai, Carl Lang n'a pas manqué de souligner que le président de la République, personnellement engagé en faveur du oui, sortait de cette consultation en ayant perdu toute légitimité. «Nous avons dit au Premier ministre que nous considérions que Jacques Chirac devait démissionner. Il ne s'est pas engag