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Interview

Edgar Morin «Ces insultes nient toute ma vie»

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Edgar Morin, condamné pour un texte sur Israël, est désormais menacé et traité de «juif honteux»
publié le 29 juin 2005 à 2h46

Edgar Morin, 84 ans, une «crapule» ? Un de ces «juifs honteux» qui «crache sur son peuple en l'insultant» ? Ces amabilités ont été adressées par mail à Catherine Loridant, sa collaboratrice à l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales). L'adresse e-mail de cette dernière figurait au bas d'un témoignage de soutien publié dans les pages Rebonds de Libération vendredi et repris sur le site, après l'incroyable condamnation d'Edgar Morin pour diffamation raciale.

A l'origine, une tribune libre parue dans le Monde (2 juin) cosignée avec Danièle Sallenave et Sami Naïr, et titrée «Israël-Palestine : le cancer». On pouvait y lire : «Les juifs, qui furent victimes d'un ordre impitoyable, imposent leur ordre impitoyable aux Palestiniens.» C'est l'une des phrases qui ont valu aux auteurs, attaqués par les associations France-Israël-Général Koenig et Avocats sans frontières, d'être condamnés pour diffamation raciale. Les associations avaient été déboutées de leurs poursuites en première instance par le tribunal de grande instance de Nanterre. Mais la cour d'appel de Versailles leur a donné raison, condamnant les auteurs du texte à leur verser 1 euro de dommages-intérêts. Chaque jour, la pétition de soutien reçoit de nouvelles signatures.

La fin de l'e-mail reçu par Catherine Loridant pue : «Nous nous voyons au regret de vous annoncer que nous connaissons votre nom et l'endroit où vous travaillez et donc nous allons bientôt vous rendre visite à vous et au vieux Edgard (sic) pour