Je ne serai pas candidat en 2007 : c'est la phrase que François Hollande se refuse à prononcer, malgré les amicales pressions de nombreux responsables du Parti socialiste. Le premier secrétaire du PS se contente de répéter qu'il «soutiendra le candidat ou la candidate qui sera choisi(e) par les militants» ; c'est la corde de funambule sur laquelle il tente de se tenir depuis la cinglante déconvenue qu'a constituée pour lui la victoire du non au référendum du 29 mai sur la Constitution européenne. Cette défaite a brisé net les velléités de candidature à la candidature présidentielle manifestées de plus en plus ouvertement par le premier secrétaire, à qui tout souriait depuis mai 2003. Le temps est loin où François Hollande déclarait dans Le Nouvel Observateur, c'était en août l'an dernier, «qu'il n'y a pas de meilleure préparation à l'exercice des responsabilités que d'être premier secrétaire, pleinement premier secrétaire».
Mort. A l'avant-veille d'un congrès qui le verra remettre son mandat de numéro un en jeu, François Hollande est dans la position de celui qui sait devoir renoncer à l'ambition qu'il a caressée pendant un an, tout en sachant que l'avouer publiquement signerait sa mort (symbolique et temporaire) politique. Il ne le fera donc pas. Sa stratégie, résume un membre de la direction du PS : «le désengagement rampant».
Pourtant, les socialistes sont nombreux, y compris parmi ses propres amis, à suggérer que François Hollande devrait officiellement renoncer à 2007. «P