Pour respectabiliser le FN, Marine Le Pen a encore du boulot. La branche jeune du parti lepéniste, le Front national de la jeunesse (FNJ), s'est offert une nouvelle provocation en choisissant de placer sa XXIe université d'été (du 1er au 7 août) «sous le patronage» de feu Alexis Carrel.
«Nuisible à la race». Prix Nobel de médecine en 1912, ce médecin lyonnais qui a rejoint très tôt les rangs de la formation collaborationniste, le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, et appartenait à l'intelligentsia maréchaliste s'était fait connaître dès 1935 pour ses thèses eugénistes publiées dans L'Homme, cet inconnu. Des écrits qui lui ont valu, après 1941, d'être nommé à la direction de la Fondation française pour l'étude des problèmes humains, placée directement sous l'autorité du maréchal Pétain. «Nous savons que la sélection naturelle n'a pas joué son rôle depuis longtemps. Que beaucoup d'individus ont été conservés grâce aux efforts de l'hygiène et de la médecine. Que leur multiplication a été nuisible à la race», écrivait dans les années trente le Dr Carrel.
Pour le FNJ, ces idées ont le mérite de ne pas être «dans l'air d'un temps qui célèbre le "métissage" tous azimuts». La jeunesse lepéniste entend ainsi protester contre la décision de plusieurs villes françaises de débaptiser les rues portant le nom de ce médecin. Ce choix «répond à la volonté des jeunes nationaux d'incarner la résistance, politique et culturelle, à l'insupportable dictature morale qui sévit dans no