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Le PCF ouvre son passé pour s'assurer un avenir

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En rendant publiques ses archives de 1921 à 1975, le Parti communiste tente de moderniser son image.
publié le 4 juillet 2005 à 2h51

Huit cents mètres linéaires de documents écrits et sonores d'une rare intensité. De comptes rendus et de procès-verbaux des réunions des instances dirigeantes de 1921 à 1994. De tracts, d'affiches, de films. Jusqu'à présent consultables par les historiens place du Colonel-Fabien, les archives du PCF ont été transférées aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis, à Bobigny. Et ouvertes, depuis le 1er juillet, au public (1).

Ces fonds d'une richesse incomparable seront dorénavant traités avec plus de «professionnalisme», reconnaît Frédérick Genevée, membre du conseil national du PCF. Accessoirement, cela sera d'un moindre coût pour le parti de Marie-George Buffet. C'est le 6 juin que la secrétaire nationale a annoncé ce transfert. Avant elle, Georges Marchais puis Robert Hue avaient permis l'ouverture des archives aux chercheurs. «On apprendra sans doute beaucoup sur le Parti communiste, ses débats et son action, ses hésitations et ses impulsions, ses fautes et son courage», précisait-elle alors.

L'historien communiste Roger Martelli apporte une première explication à cette avancée : «C'est un phénomène assez symbolique : le PCF est une pièce du mobilier national. Il est donc normal que son patrimoine entre dans le domaine public.»

Années noires. Cet effort de vérité venant d'un parti au lourd passé a bien évidemment une signification politique. «Il faut considérer que nous voulons construire un communisme du XXIe siècle sur des bases différentes de celui du XXe siècle,