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Libération
Interview

«Crier ""Laurent président"" ne clarifiera pas la ligne du parti»

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publié le 5 juillet 2005 à 2h51

Proche de Dominique Strauss-Kahn, le député européen socialiste Pierre Moscovici redoute «un combat des chefs» entre socialistes.

Etes-vous prêt à défendre la proposition de Laurent Fabius qui souhaite voir supprimée la partie III du traité constitutionnel ?

La relance de l'Europe politique sera plus longue et plus complexe que cette proposition ne le laisse entendre. Il faut dépasser le oui et le non. Il est inutile de refaire le match du référendum. Mais la crise européenne est bien la fille du 29 mai. Il n'y a pas de plan B, si ce n'est le plan britannique. On nous avait promis que la France sortirait renforcée par son non : elle est affaiblie. On nous disait que le non entraînerait plus d'Europe sociale et mieux d'Europe politique. En fait, l'Europe politique est atteinte et l'Europe sociale refusée par les gouvernements conservateurs. Ne reste que l'Europe libérale. Je ne vis pas dans la nostalgie du oui. Mais l'idée de la renégociation automatique était une illusion.

Pensez-vous, comme Jean-Luc Mélenchon, que la désignation de Fabius comme candidat du PS en 2007 est acquise ?

Les socialistes doivent réussir leur congrès. Il ne faut pas confondre les temps. La désignation du candidat n'est pas un préalable. Ce n'est pas en criant «Laurent président» qu'on clarifie la ligne et que l'unité du parti est assurée. Il nous faut d'abord jouer collectif en s'accordant sur les idées. Et non pas partir du nom du chef. Il ne faut pas inverser les logiques stratégiques. François Mitter