C'est dans une ambiance de «fin de règne» (dixit le centriste Hervé Morin) que s'est ouverte, hier, la session extraordinaire du Parlement. Quinze jours de rab pour faire passer une vingtaine de textes, dont celui habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances sur l'emploi. Mais, avant le vote solennel sur le projet d'habilitation qui doit se dérouler en fin d'après-midi, Dominique de Villepin devra d'abord affronter une motion de censure du PS qui dénonce une «crise de régime» mise en lumière par la victoire du non au référendum. Le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, doit notamment souligner la «responsabilité écrasante» de Jacques Chirac qui dirige le pays depuis plus de dix ans. «La cohérence politique voudrait que la censure s'exerce contre le premier responsable de cette crise de régime», écrit Ayrault dans le texte de la motion, «mais la Constitution n'autorise pas une telle procédure.» La France n'étant pas un régime parlementaire, c'est donc Villepin qui prendra pour son chef.
Les centristes, eux, refuseront de voter cette motion qui n'a de toute façon aucune chance de passer (le groupe UMP étant ultramajoritaire). Mais les amis de François Bayrou devraient eux aussi constater une «crise de régime» à laquelle personne ne semble être en état de répondre. «Les Français font une déprime collective», constatait sans détour Hervé Morin, président du groupe UDF, hier sur France 2. «Seule une politique de rupture complète et totale avec la politique a