Pour Thierry Breton, le marathon budgétaire commence dès ce soir. Le ministre de l'Economie planchera devant les députés pour le traditionnel débat d'orientation budgétaire. Et l'homme qui a mis la question de la dette publique au centre de son discours pourrait passer un moment délicat. Car les travaux préparatoires des parlementaires montrent que la dette est destinée à prospérer. Le sénateur UMP Philippe Marini, dans son rapport publié jeudi, montre qu'avec un déficit public «stabilisé entre 2 % et 3 % du PIB», il faudrait attendre 2024 pour que l'endettement de la France, actuellement à 64,7 % du PIB, passe sous la barre des 60 %. Hors, selon Marini, l'Etat devrait se fixer pour objectif de ramener la dette publique à 40 % du PIB en vingt ans. Le rapport estime même que la dette publique montera à 66,9 % en 2007, année de l'élection présidentielle et d'un éventuel changement de majorité.
Pour le sénateur, la guérison ne peut provenir que d'une réduction du déficit primaire (les dépenses hors service de la dette, qui est de 37 milliards d'euros). Le schéma qu'avait suivi Strauss-Kahn en 1998-2000. Or, note Philippe Marini, «la loi de finances pour 2005 ne le prévoit pas». Et probablement celle de 2006 non plus. Son collègue de l'Assemblée l'UMP Gilles Carrez estime de son côté que les mesures fiscales déjà votées représentent un coût de 3 milliards d'euros pour 2006, alors que les «marges de manoeuvre sont restreintes». Il trace un «scénario pessimiste», avec une croissanc