Menu
Libération

Au Medef, une patronne qui change la donne

Article réservé aux abonnés
L'élection de Laurence Parisot marque le déclin de l'influence de l'industrie.
publié le 6 juillet 2005 à 2h52

Avec l'élection hier dès le premier tour de Laurence Parisot à la présidence du Medef (Mouvement des entreprises de France), le centre de gravité de l'organisation patronale a basculé de l'industrie vers les services. Et des grandes entreprises vers les petites. «En choisissant de porter une femme à sa tête, je crois que nous avons montré à la France entière que c'est un vrai esprit de modernité qui anime nos entreprises», s'est félicitée Laurence Parisot. Le vieux CNPF (Conseil national du patronat Français) est ainsi définitivement enterré. Dès octobre 1998, un an après son élection, Ernest-Antoine Seillière l'avait débaptisé pour que disparaisse le mot «patron», trop ringard à ses yeux.

Mais jusqu'ici, aucun patron des patrons ne pouvait espérer être élu sans l'aval de l'Union des industries métallurgiques et minières (récemment devenue Union des industries et métiers de la métallurgie, tout en gardant son acronyme , l'UIMM). Ernest-Antoine Seillière lui-même en est issu, et, dans la grande salle de la fédération patronale de la métallurgie, trône le portrait de François de Wendel, son grand-oncle, qui présida de 1918 à 1940 le Comité des forges, ancêtre de l'UIMM.

Hier, dans l'auditorium du Palais des expositions de la Défense, les délégués de l'UIMM se sont tassés dans leur fauteuil, quand Ernest-Antoine Seillière a annoncé les résultats : «Laurence Parisot, 271 voix, Yvon Jacob, 150 voix, Hugues-Arnaud Mayer, 85 voix.» Ils ont accusé le coup. Tous avaient appuyé sur le s