Un coup pour rien. La motion de censure déposée hier à l'Assemblée nationale par les socialistes n'a recueilli que 174 voix (PS, PCF et Verts), loin de la majorité des 289 requises pour faire chuter le gouvernement de Dominique de Villepin. Un vote sans surprise pour un débat qui n'a pas attiré les foules, les députés UMP étant particulièrement rares dans l'hémicycle. Comme pour justifier sa démarche, le patron des élus socialistes, Jean-Marc Ayrault, a cogné comme une brute sur l'équipe en place. «Votre drame est d'être à la tête d'un gouvernement de fin de règne qui n'a ni assise politique ni confiance populaire», a-t-il lancé au Premier ministre avant de s'en prendre au ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, dont il a dénoncé «les déclarations tonitruantes et à l'emporte-pièce, les opérations coup de poing aussi spectaculaires que passagères».
Il s'est surtout attaché à laminer Jacques Chirac, «un Président versatile et inconséquent qui, depuis dix ans, a tout promis et bien peu réussi». «C'est la présidence du déclin», a-t-il martelé. Ce thème de la «crise de régime» a été repris par de nombreux orateurs. Le député communiste Jacques Brunhes s'est ainsi mis en colère contre «une démocratie du simulacre et de l'apparence (...). D'une crise des institutions, nous passons à une crise de régime».
«A bout de souffle». Bien que dans la majorité et n'ayant aucune intention de voter la censure, l'UDF, par la voix d'Hervé Morin, s'est joint à ces critiques violentes, fustigeant