Fabius or not Fabius ? Réunis à l'Assemblée nationale vendredi soir, la centaine de responsables du Nouveau Parti socialiste (NPS) étaient invités à trancher entre ces deux lignes. Celle défendue par Arnaud Montebourg, partisan d'une alliance avec l'ex-Premier ministre. Et celle de Vincent Peillon, qui tient à «défendre une motion du courant» au congrès du Mans. Il n'était pas exclu que les deux cofondateurs du NPS finissent par se retrouver après s'être écharpés pour savoir lequel des deux figurera comme «premier signataire» de leur contribution.
Cette épreuve de force entre les deux fondateurs du NPS est une nouvelle étape d'un désamour grandissant. Depuis le congrès de Dijon en mai 2003, le courant NPS (17 % du PS) fonctionnait sur un partage des rôles implicite. A Montebourg, profil de présidentiable, le devant de la scène et les grands discours. A Peillon, potentiel premier secrétaire, la cuisine, les mains dans le cambouis. Depuis le 29 mai, le député de Saône-et-Loire aurait reçu, par les amis de Laurent Fabius, la promesse de devenir premier secrétaire en cas d'alliance. D'où sa sortie dans le Nouvel Observateur du 23 juin : «Mon espoir est que demain, au PS, il n'y ait pas un mais deux, trois cent mille Laurent Fabius.» Une semaine plus tard, Peillon réplique dans l'Express et le Parisien : «Ou bien on fait un effort pour élever le débat, parler des enjeux de société et se rassembler, ou bien, si les uns et les autres continuent leurs jeux stupides et mesquins, on va