Fauteuil contre strapontin. Samedi, sur invitation de François Hollande, Dominique Strauss-Kahn a pris le siège laissé vacant par Laurent Fabius à la tribune du conseil national du Parti socialiste. Juste à la droite du président de séance Gérard Collomb. Le premier secrétaire, lui, est resté à sa place, à la gauche du maire de Lyon. Quant à Fabius, au vu de l'affluence, il s'est trouvé un strapontin, tout près de la sortie de la salle Victor-Hugo, au troisième sous-sol de l'Assemblée nationale. Ce changement de place préfigure à lui seul le prochain duel du PS. «Sauf accident, Laurent n'a plus qu'un seul adversaire, c'est Dominique», analyse un fabiusien. L'entourage de DSK fait le même constat : «Dominique n'a plus qu'un seul rival, c'est Laurent.»
Affaires. Le Francilien et le Normand ont longtemps cultivé des ressemblances. Parfois malgré eux. Ils reviennent en effet tous les deux de l'enfer judiciaire : l'affaire du sang contaminé pour Fabius, celle de la Mnef pour Strauss-Kahn. Elus l'un et l'autre de circonscriptions populaires, ces grands-bourgeois se sont succédé à Bercy où ils ont assumé avec zèle leur social-libéralisme. Après la présidentielle de 2002, ni l'un ni l'autre n'ont tenu à se compter dans le parti. Et se sont retrouvés, au congrès de Dijon en mai 2003, derrière François Hollande. Le temps de réorganiser leurs propres écuries. Durant la campagne référendaire, ils ont publié à quelques jours d'intervalle un opuscule pro-non pour Fabius, pro-oui pour DSK.