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Interview

«Les régions ont dû se substituer à l'Etat»

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Michel Sapin, président PS de la région Centre, revient sur la hausse de la fiscalité locale
publié le 12 juillet 2005 à 2h57
(mis à jour le 12 juillet 2005 à 2h57)

Michel Sapin, président (PS) de la région Centre, dénonce le «caractère ultralibéral et partisan» du rapport que la commission d'enquête parlementaire sur la fiscalité locale doit publier aujourd'hui. Le document, rédigé par Hervé Mariton (UMP), accuse les régions dirigées par le PS d'avoir augmenté leurs impôts (+ 20 % en moyenne) sans raisons réelles.

La gauche a participé à la commission d'enquête, mais dénonce le résultat de ses travaux. Pourquoi ?

Un rapport parlementaire nécessite un minimum d'objectivité. Ce n'est pas le cas. Le rapport d'Hervé Mariton est tellement caricatural et partisan qu'il restera comme un épiphénomène. C'est un catalogue des idées reçues et des bêtises de la pensée ultralibérale, qui fustige toute dépense publique, toute action publique, d'où qu'elles viennent, en l'occurrence des collectivités locales. On pouvait s'y attendre, mais là on frise le ridicule.

Le rapport prouve pourtant que la décentralisation Raffarin ne peut pas expliquer la hausse des impôts régionaux en 2005...

C'est faux. La décentralisation des formations médico-sociales (dont celle des infirmières) est déjà effective. Et tous les experts s'accordent à constater que ce transfert ne s'effectue pas à l'euro près, comme l'avait promis le gouvernement.

Mais il est vrai que c'est plutôt le désengagement global de l'Etat qui conduit à des transferts de charges insidieux. Dans les domaines des aides aux entreprises, des aides à l'insertion, ou sur le fi