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Libération

Thierry Breton met les deux pieds dans l'ISF

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publié le 12 juillet 2005 à 2h57

L'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) était le sujet d'enquiquinement maximum pour Jean-Pierre Raffarin. Il le demeure pour Dominique de Villepin. Hier, dans une interview au Figaro, Thierry Breton s'est rangé parmi les opposants à l'impôt honni de la majorité. «Cet impôt est devenu, au fil du temps, non plus un impôt sur la fortune... mais tout simplement un impôt de plus sur les économies et le logement de nos concitoyens», déclarait-il. Un langage que même Nicolas Sarkozy n'avait osé tenir. Prenant appui sur la hausse des prix de l'immobilier, qui a fait entrer de nouveaux foyers dans l'imposition, Thierry Breton rejoint les arguments des parlementaires les plus libéraux de la majorité, ou représentant des circonscriptions où l'on compte le plus d'assujettis à l'ISF. «Il faut donc précisément évaluer les inconvénients [de l'ISF], ajoute-t-il, avant de choisir ceux qu'il conviendrait de corriger.» L'évaluation devrait être faite «avant la fin de l'année».

Visiblement Thierry Breton n'est pas tout à fait en phase avec le Premier ministre, même si, dans les entourages de l'un et de l'autre, on affirme «parler en phase». Dès hier matin, Matignon faisait savoir que «la réforme de l'ISF n'est pas à l'ordre du jour» et qu'il n'est pas question qu'elle figure dans le projet de loi de finances 2006, en préparation. Quant à «l'évaluation, assure l'entourage de Villepin, elle devra concerner toute la fiscalité, et pas seulement l'ISF, au regard des objectifs en matière d'emploi