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Le PCF doute de Fabius

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Place du Colonel-Fabien, on se méfie de son opportunisme.
publié le 13 juillet 2005 à 2h57

Longtemps, il a fait figure d'épouvantail. De traître à la gauche. Laurent Fabius, avec ses airs de grand bourgeois méprisant les classes populaires, était pour les communistes l'ennemi de classe parfait. Depuis sa participation active au non au traité constitutionnel, le député de Seine-Maritime tente d'inverser la vapeur. Il a fort à faire.

Les «camarades du PC» se souviennent qu'en héritier modèle du mitterrandisme, Laurent Fabius a cherché à les réduire électoralement à peau de chagrin. En Seine-Maritime, sa terre d'élection, il s'est appliqué, selon l'expression d'un élu, à «tondre Roland Leroy», l'ancien patron de l'Humanité et député du département. «Dans la confrontation comme dans l'union, tout son ancrage local est marqué par la présence du PCF, témoigne un responsable fédéral socialiste. Désormais, les cocos l'aiment bien par son côté première gauche, programme commun.» En Seine-Saint-Denis, le fidèle Claude Bartolone a imité son chef avec application. Aux municipales, cantonales et législatives, l'homme fort du socialisme départemental a tenté d'arracher un à un les bastions aux communistes. Dernier exemple en date : en 2001, la mairie de Pantin. «Il est préférable que ces villes restent à gauche, indique Bartolone. Plutôt que de tomber à droite comme Drancy ou Noisy-le-Sec.» Il justifie ses OPA «par le rapport de forces né d'élections intermédiaires. A Pantin, aux cantonales, le candidat du PS avait fait mieux que celui du PCF ; il était donc normal qu'il se prés