L'ISF colle à la peau de Dominique de Villepin. Le Premier ministre avait cru faire preuve d'autorité, lundi, en faisant savoir que la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune «n'était pas à l'ordre du jour», remettant à sa place Thierry Breton, qui avait qualifié l'ISF «d'impôt sur les économies et le logement des Français». S'il pensait calmer ainsi les ardeurs des parlementaires UMP, c'est raté.
Dès mardi, il devait faire face aux récriminations des députés de la majorité lors de la réunion du groupe de l'Assemblée. Face aux contestations, Villepin a dû entrouvrir la porte : «Le Premier ministre a annoncé qu'à la fin de l'année, fort des évaluations (demandées à Bercy, NDLR), s'il y a un certain nombre de décisions qui s'imposent, elles pourront être, s'il le faut, proposées», explique Bernard Accoyer, le président du groupe. Du coup, des parlementaires imaginent que des amendements pourront être proposés soit dans la loi de finances (en octobre), soit dans le collectif budgétaire (en décembre).
L'offensive anti-ISF n'était pas terminée : dans l'après-midi, les présidents et rapporteurs des Commissions des finances de l'Assemblée et du Sénat se sont rendus à Matignon pour remettre un rapport préconisant le rétablissement du plafonnement de l'ISF. Selon ce rapport, l'ISF «peut obliger le contribuable à aliéner une partie de son patrimoine» et constitue «un exemple manifeste de fiscalité confiscatoire». Les parlementaires proposent donc d'en bloquer le montant dès lors