Wallers-Arenberg, envoyée spéciale.
C'est un coin de France où il fait pauvre. Ici, 60 % des foyers sont non imposables, et plus d'un homme sur trois est illettré. Pour sortir de la mouise le Hainaut français, autour de Douai, Valenciennes, Maubeuge, les élus, unanimes mis à part le Front national , réclament de l'argent. Mais la manne européenne aux régions pauvres 1,3 milliard d'euros versés au Nord-Pas-de-Calais entre 2000 et 2006 est programmée pour baisser, très fort, même si personne ne sait de combien. Une certitude : le programme le plus lourd, Objectif 1 (1), aujourd'hui appelé Objectif convergence, qui portait le Hainaut à bout de bras, doit s'arrêter, mettant fin à une dérogation dont il bénéficiait depuis 1994.
Car le Hainaut était le seul secteur français, à part la Corse et les DOM-TOM, à bénéficier d'Objectif 1, réservé aux territoires dont le PIB par habitant est inférieur à la moyenne communautaire. Dans l'Europe à 25, malgré les nouveaux entrants, le Hainaut belge stagne à 75 % de la moyenne (2). Le Hainaut français, lui, est à 73 %. Seulement voilà, il n'est pas une région, juste un sous-territoire de la région Nord-Pas-de-Calais, qui, elle, plafonne à 91 % de la moyenne du PIB par habitant dans l'UE. Beaucoup trop pour espérer les crédits Objectif 1. Depuis 1994, l'Europe avait accordé un sursis au Hainaut français, parce qu'il avait les mêmes industries déclinantes ou disparues que le Hainaut belge (mines, sidérurgie, textile) et que la frontière n'