L'orage couve à Versailles. Après l'annonce surprise de la démission du président du conseil général des Yvelines, Franck Borotra, le 24 juin, l'arrivée annoncée de Pierre Bédier à la tête du département attire les foudres de l'opposition et d'une partie de l'UMP. A 67 ans, l'ex-ministre RPR de l'Industrie (1995-1997) Franck Borotra a mis fin à dix ans de règne, jugeant qu'il était temps de «passer le témoin» pour «donner au conseil général un style nouveau». «Ces motifs de départ sont si nobles qu'ils forcent l'admiration», s'est enthousiasmé son dauphin, Pierre Bédier, député UMP des Yvelines et ex-secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice. Sans concurrent à droite, il devrait être élu président du conseil général le 16 septembre. Non sans provoquer des vagues. Car, à gauche comme à droite, le «style nouveau» de Bédier suscite au mieux de l'ironie, au pire une franche inquiétude.
Promouvoir un homme mis en examen pour «corruption passive» (1) est-il le meilleur moyen de combler le fossé entre la politique et les électeurs ? Claude Vuilliet, président du groupe PS au conseil général, en doute. Il n'est pas le seul. Christine Boutin, conseillère générale apparentée UMP, y voit la principale fragilité de la candidature Bédier : «Les affaires qui le suivent suscitent forcément de l'inquiétude. D'autant plus que les Yvelines en ont déjà connu dans les années 90.» Référence à l'affaire Tenaillon, où plusieurs élus et fonctionnaires du conseil général ont dû répon