En organisant une garden-party concurrente de celle de l'Elysée le 14 juillet au cours de laquelle il a dénoncé le règne de «l'immobilisme», Nicolas Sarkozy a semé un peu plus le désordre dans la majorité. Le ministre de l'Intérieur s'explique.
A force de critiquer, voire de moquer Jacques Chirac, ne dévaluez-vous pas la fonction présidentielle à laquelle vous aspirez ? C'est notamment ce que vous reproche Jean-Louis Debré.
Je ne crois pas que la volonté de lucidité, le parler vrai et la liberté de ton soient des défauts. Je vois bien que le climat est tendu et que les observateurs montent en épingle la moindre déclaration. Un petit nombre de personnes dans la majorité veulent faire se fâcher les montagnes, et envenimer les choses. Cela ne me détournera pas de mon chemin. Je suis serein et déterminé. Il n'y a pas de crise des institutions parce que le président de la République est élu jusqu'en 2007 et qu'il avait indiqué, à juste raison, que, quel que soit le résultat du référendum, il resterait jusqu'à la fin de son mandat. Et il n'y a pas de crise dans la majorité parce que j'ai fait le choix, au lendemain du 29 mai, d'être garant de notre unité. Si j'étais resté en dehors du gouvernement, l'opposition entre l'UMP et le gouvernement aurait été l'affaire de quelques jours. Avec Dominique de Villepin, nous travaillons main dans la main. Chacun met de l'eau dans son vin. Quant à Jacques Chirac, j'ai toujours respecté sa personne et sa fonction et je continuerai de l'aider pour que le bilan de son quinquennat soit le plus positif possible.
Mais l'affaiblissement de la fonction n'impose-t-il pas de la réformer pour rendre le Président plus responsable ?
Jamais le Président n'a été aussi responsable, à ses yeux comme à ceux de l'opinion publique. Les Français savent très