Les ministres ont reçu hier un «coup de pied au cul» européen au goût «villepinesque». A la sortie du premier conseil interministériel sur l'Europe, le Premier ministre a annoncé, lors d'une conférence de presse, que, désormais, les membres du gouvernement devaient s'im-pliquer personnellement dans les dossiers de l'UE les concernant. Chaque mois, ils seront sommés d'en rendre compte à Matignon. Les neuf ministres qui assistaient à la conférence de presse, dont Nicolas Sarkozy, Gilles de Robien, Thierry Breton, Dominique Bussereau et Jean-Louis Borloo, affichaient d'ailleurs des mines de mauvais élèves tancés par le maître d'école. Pour Dominique de Villepin, il s'agit de «tirer les leçons du 29 mai», puisque «les Français demandent davantage d'explications, de pédagogie et de transparence sur l'Europe». Le chef du gouvernement exige aussi qu'on «anticipe les enjeux», histoire de ne pas se retrouver piégés par des directives du type de celle dite Bolkestein sur la libéralisation des services.
Assauts. Chirac s'était chargé de passer une première fois le même message de mobilisation le matin, lors du Conseil des ministres. «Les questions européennes sont des questions politiques majeures [qui] ne sauraient être laissées aux seules compétences des administrations», avait-il rappelé aux ministres. Le chef de l'Etat veut montrer aux Français que leur non du 29 mai n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Et qu'il sera vigilant face aux risques d'assauts «libéraux» conjoints de