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Libération

La vague libérale noie le dialogue social

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Les ordonnances pour l'emploi et les attaques contre le «modèle français» provoquent la colère des syndicats.
publié le 22 juillet 2005 à 3h03

En plein mois de juillet, Gérard Larcher se retrouve bien seul pour tenter de désamorcer la grogne syndicale. Hier, lors de la réunion du Comité supérieur de l'emploi, le savoir-faire et la rondeur souriante du ministre délégué à l'Emploi n'ont pas suffi. Il n'a pas apaisé la colère de ses interlocuteurs lorsqu'il leur a présenté les ordonnances du «plan d'urgence pour l'emploi» de Dominique de Villepin, dont celle qui définit le fameux contrat nouvelles embauches. La publication, le même jour, du projet de décret renforçant le contrôle des chômeurs n'a rien arrangé.

«Imbéciles». Son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, est aux abonnés absents. La montée en puissance de Nicolas Sarkozy donne des ailes aux tenants de la frange la plus libérale de la majorité. Et le président de la République, affaibli par la victoire du non, n'est plus là pour qualifier d'«imbéciles» leurs initiatives comme lors d'un de leurs assauts contre les 35 heures. Depuis le début de la législature, le climat entre gouvernement et syndicats n'a sans doute jamais été aussi mauvais. Notamment parce que même les syndicats les mieux disposés à l'égard du ministre délégué à l'Emploi ne le croient plus capable de freiner les ardeurs de ceux qui rêvent d'abattre le «modèle social» français. Jusqu'ici, pourtant, ils considéraient presque Gérard Larcher comme un allié, lui sachant gré, par exemple, d'avoir su utiliser ses solides amitiés au Sénat pour «sanctuariser» la cinquième semaine de congés payés que le