Majunga (Madagascar), envoyé spécial.
Jacques Chirac prépare sa sortie... et sa modeste place dans l'Histoire. Après avoir été le premier Président à reconnaître les crimes de l'Etat français sous Vichy, le voilà qui se penche sur le passé colonial de la France. Et tance les élus de l'UMP qui tentent de réhabiliter certains aspects de la colonisation, notamment par la loi du 23 février 2005 qui incite «les programmes scolaires» à «reconnaître le rôle positif de la présence française outre-mer», ou ceux d'extrême droite qui prétendent transformer en héros des bourreaux de la guerre d'Algérie avec des stèles à la gloire de l'OAS. A Madagascar, où il a reçu hier à son arrivée, au nord-ouest de l'île, un accueil triomphal de la part de près de 100 000 personnes, le chef de l'Etat a abordé à deux reprises une des pages les plus sombres de l'histoire de la colonisation française du XXe siècle : les massacres de 1947, qui auraient fait de 15 000 à 100 000 morts. Alors que Madagascar était une colonie française, une insurrection indépendantiste fut réprimée de manière sanglante par l'armée (lire ci-dessous).
Hommage. «Il n'y a aucune raison de ne pas tenir compte de l'histoire. De vouloir ignorer tel ou tel aspect d'une évolution. Nous devons être conscients des bons et des mauvais moments et les assumer. ça ne veut pas dire nourrir indéfiniment de l'aigreur et de la haine. L'histoire est ainsi faite d'affrontements et de réconciliations. Elle n'est pas faite automatiquement d'oubli»,