Lille, envoyé spécial.
Match piège pour Martine Aubry. La justice vient d'infliger un camouflet à la maire de Lille en donnant raison à deux associations de défense du patrimoine dans «l'affaire Grimonprez-Jooris». En cause, l'agrandissement du stade existant, malgré la proximité d'une citadelle construite par Vauban, occupée jusqu'alors par l'armée et classée monument historique. Validé par le tribunal administratif de Lille en décembre 2004, malgré la requête contraire du commissaire du gouvernement, le permis de construire a été retoqué le 7 juillet par la cour d'appel de Douai. De quoi attiser les critiques envers l'édile socialiste: la «méthode Aubry» s'avère peu propice au compromis, beaucoup lui reprochant de trop s'appuyer sur un noyau d'experts, pas assez sur les élus.
Onction. «Elle prétend améliorer la démocratie de proximité, en réalité, elle est le chantre de la démocratie de contentieux», reproche l'opposant UMP Loïc Leserre. «Elle s'appuie sur la certitude inébranlable d'avoir raison. Selon son raisonnement, les hommes politiques sont vertueux par la seule grâce de l'onction du suffrage universel, et nous, nous ne sommes que des méchants défendant des intérêts particuliers», déplore Frédéric Sawicki, porte-parole de Sauvons la citadelle. Une stratégie du passage en force assumée par Hervé Barré, conseiller aux grands projets au cabinet de la maire : «La décision relève du maire, pas des associations. Même si elles ont 30 000 signatures, c'est moins que les 55 %