Opération «Restore Hope». Pour la énième fois, Jacques Chirac repart à la conquête de l'opinion. Entraîné dans les tréfonds des sondages par son échec au référendum sur la Constitution européenne, le président de la République est dans l'obligation de s'employer à séduire s'il veut pouvoir garder le contrôle de la fin de son quinquennat et résister à Nicolas Sarkozy qui le dépouille de ses attributions une à une. La relative bienveillance dont bénéficie Dominique de Villepin, en hausse dans les sondages, sauve le chef de l'Etat de la noyade. Mais elle ne saurait suffire, surtout en cas de rentrée sociale perturbée. Chirac le sait. Le défi qu'il a devant lui est assez simple, résume un communiquant d'Euro RSCG : «Pour pouvoir espérer retrouver de la crédibilité, Jacques Chirac doit d'abord soigner sa popularité.»

Et voilà justement que, coup sur coup, Anh Dao, sa «troisième fille» ­ une «boat people» recueillie en 1979 mais non officiellement adoptée ­ et l'épouse du président de la République viennent de dire, via la presse populaire, tout le bien qu'elles pensent de leur «père» et mari respectif. Comme si, par opposition à un Sarkozy empêtré dans des déboires conjugaux, l'Elysée cherchait à donner de Chirac l'image d'un homme équilibré, serein, aimant et protecteur. «Pur fantasme, affirme un conseiller de la présidence de la République. Il n'y a pas de plan de communication secret. C'est le hasard total que Anh Dao et Mme Chirac s'expriment successivement.» Un autre précise