Hervé Novelli, député UMP d'Indre-et-Loire et chef de file des «réformateurs» à l'Assemblée nationale, réagit au souhait de Dominique de Villepin de se poser en défenseur des entreprises tricolores. Mercredi, le Premier ministre a souhaité mobiliser les investisseurs institutionnels hexagonaux pour stabiliser le capital des groupes français. Ce libéral dénonce «un risque de dérive protectionniste et nationaliste».
L'exhortation de Villepin à un «véritable patriotisme économique» ne heurte-t-elle pas les orientations libérales que vous prônez ?
J'adhère à la rhétorique mobilisatrice du Premier ministre. Il vaut mieux que les champions économiques installés sur notre territoire soient français plutôt qu'étrangers. C'est une logique imparable. Ceci dit, il faut se méfier des mesures censées concrétiser ce «patriotisme économique». Je mets en garde contre un glissement vers un nationalisme économique, notamment en favorisant un retour au protectionnisme. Ma crainte c'est qu'au nom du patriotisme on décrète stratégiques des pans entiers de notre économie et qu'on élève des barrières.
Les mesures annoncées par Villepin seraient donc nationalistes ?
Il faut faire la part des choses. Par exemple, la transposition de la directive européenne sur les OPA, permettant de s'inspirer du droit du pays agresseur, est une bonne chose. Mais là n'est pas l'essentiel. Je souhaite avant tout que nos entreprises soient dans un cadre qui leur permette de se développer. Pour cela, il faut que la fiscali