Menu
Libération

Bayrou et Villepin: la querelle de l'autoroute sur voie rapide.

Article réservé aux abonnés
Le président de l'UDF, qui est opposé à la privatisation annoncée par le Premier ministre, veut saisir le Conseil d'Etat pour excès de pouvoir.
publié le 30 juillet 2005 à 3h08

François Bayrou a perdu son sens de l'humour. Vendredi, lors d'une conférence de presse au siège de son parti, le président de l'UDF a répliqué sur un ton acerbe à la pique de Dominique de Villepin : «J'aurais souri si le sujet avait été léger. Mais il se trouve que ce n'est pas un sujet léger. Naturellement traité au coeur de l'été pour que personne ne s'en aperçoive, il concentre toutes les dérives qui expliquent la situation française.» François Bayrou est tellement peu enclin à la rigolade qu'il a annoncé son intention de saisir le Conseil d'Etat pour excès de pouvoir de la part de Villepin. Pas moins. Au coeur de cette rixe : la privatisation des autoroutes pour rembourser une partie de la dette du pays, décidée par le gouvernement le 18 juillet.

«Catimini». Répondant à une première attaque de Bayrou, Villepin lui avait rappelé, dans un «bref message SMS» mercredi, que le standard de Matignon fonctionnait même l'été et qu'il valait mieux régler les problèmes entre soi plutôt que par médias interposés (Libération de jeudi). Mais le leader centriste ne décolère pas. «La vente à des intérêts privés des sociétés d'autoroutes porte atteinte à l'intérêt national», a-t-il expliqué de nouveau vendredi. Et il s'est trouvé de nouveaux alliés, comme le rapporteur (UMP) du budget à l'Assemblée nationale, Gilles Carrez. Dans un entretien au Télégramme de Brest publié vendredi, ce dernier s'est insurgé contre «une décision de court terme», «prise en catimini» et «contraire à ce que de