Qui a dit que les socialistes n'avaient plus d'idées ? Qu'ils sortaient de la campagne référendaire, exsangues, à bout de souffle, sonnés par leurs querelles intestines ? Que les éléphants roses, tenaillés par l'ambition, n'avaient en tête que des préoccupations tactiques en vue de 2007 ? Tour de chauffe du congrès du Mans, en novembre, la rédaction des contributions, préalables aux motions qui seront soumises au vote des militants, a viré à l'avalanche. Outre les dix-huit contributions dites générales au fil desquelles chaque ténor défend «sa» vision de l'avenir du PS, de la gauche, et du pays, près de 300 autres textes dits thématiques (un record) ont été rédigés à la veillée par quelques milliers d'adhérents émérites et/ou désoeuvrés. Ils passent en revue tout ce que la France compte de catégories et de sujets essentiels... ou anecdotiques. De l'esquisse d'une «vision politique du sport» à l'«invention d'un nouvel imaginaire démocratique pour le XXIe siècle», en passant par un «appel à la résistance contre la corruption», il y en a sur tout et pour tous : vieux, jeunes, femmes, immigrés, paysans, handicapés, etc. Quatre cahiers, 718 pages en petits caractères, le tout maquetté façon Bottin : au poids, la pensée socialiste reste impressionnante... Pour épargner au militant consciencieux de surcharger sa valise d'aoûtien, Libération livre un aperçu parcellaire de cette production surabondante indispensable au rituel des grand-messes socialistes.
Tempête. Pour se donner de la