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Libération
Cultures du sexe

Cybersexe. Toile de rut

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Des manettes de jeux vidéo vibrantes détournées de leur usage, une combinaison intégrale de cybersexe, mais aussi un réel «piratage du corps» scarifié... Les expériences sexuelles se démultiplient sur le Net.
publié le 5 août 2005 à 3h13

Nous avons tiré les rideaux pour faire le noir. Justin a joué des heures durant. Comme dans un rêve, de temps à autre je lui disais : "Tu pourrais refaire la deuxième zone ? C'est ma préférée." Après coup, Justin m'a dit : "C'était un peu étrange, mes doigts tripotaient les boutons de contrôle mais ils étaient d'une certaine manière aussi en train de te tripoter."» Ce récit du détournement masturbatoire du jeu vidéo Rez, à l'origine une magnifique course-poursuite graphico-musicale, date de 2002, mais le témoignage de Jane reste un incontournable du Net. Sur Game-girladvance, site féminin de fans de jeux vidéo, Jane livre sa façon de faire du Vibrator, accessoire vendu au Japon seulement avec le jeu Rez, un périphérique sexuel. Depuis, d'autres ont réussi à détourner la X-Box, la console de Microsoft, en vibromasseur relié à un jeu. Les modes d'emploi pour explorer les fonctions vibratoires de la plupart des joysticks abondent sur le Net. Autre façon de détourner les jeux, le Sweetpad de France Cadet, artiste française versée dans la cyberculture, qui propose une autre façon de combattre dans le sanguinolent hit Quake 3 Arena : de grosses boules bien rondes remplacent le joystick phallique, qu'il faut caresser délicatement pour prétendre gagner. Au lieu du geste frénétique du joueur dégommant ses adversaires, c'est une bataille de caresses qui se joue ici.

«Erotronique». De même que le «Netporn», la galaxie d'activités X sur le réseau des réseaux, est impossible à quantifier,