Ni écologistes, ni chasseurs. Nelly Olin, la ministre de l'Ecologie, ne contente personne. Le Conseil d'Etat vient de suspendre son arrêté qui avançait de trois semaines l'ouverture de la chasse aux canards et aux poules d'eau. Une suspension logique pour Dominique Voynet, qui a résumé la situation vendredi sur RTL : «Comme il le fait deux fois par an, le Conseil d'Etat casse les arrêtés des ministres pris sous la pression des chasseurs.»
Et la pression devrait continuer, puisque Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT) et son président Jean Saint-Josse ont immédiatement appelé à «une mobilisation générale contre la véritable manipulation qui a été mise en place : la ministre a voulu montrer sa bonne volonté avant le référendum [du 29 mai], tout en sachant très bien que le Conseil d'Etat suspendrait l'arrêté». Concrètement, le leader de CPNT est resté assez vague sur la nature des actions envisagées. «Nous pouvons occuper les axes routiers ou les cabanes de chasse. Nous consultons nos délégués départementaux pour agir le plus rapidement possible contre cette mascarade... mais beaucoup sont en vacances», a-t-il confié à Libération.
La réaction de CPNT irrite au ministère, où l'on juge l'accusation de manipulation «totalement aberrante et contraire au comportement républicain». Un conseiller de Nelly Olin qualifie les éventuelles manifestations d'«appels à la sédition scandaleux». Selon lui, «le juge des référés tout seul a préféré que l'on réfléchisse à deux fois à plusieurs