Dans la torpeur de l'été, François Bayrou continue sa politique de harcèlement du gouvernement. Après la privatisation des autoroutes, le président de l'UDF est monté au créneau pour défendre, cette fois, les trains Corail. Alors que la polémique enfle après l'annonce par la SNCF d'un projet de suppression de trois lignes «ultradéficitaires» (Libération du 5 août), Bayrou a rappelé hier «la très grande inquiétude de certaines régions qui se sentent abandonnées». Une inquiétude qui, selon lui, «ne peut pas être rayée d'un trait de plume».
Le leader centriste a préconisé une «action d'aménagement du territoire», poursuivant ainsi sa stratégie d'opposition face au gouvernement, après son coup de colère contre la privatisation «en catimini» par l'équipe de Dominique de Villepin des autoroutes françaises. Un sujet sur lequel les socialistes s'étaient montrés assez discrets.
En pointant les mesures d'économies de la SNCF, Bayrou ne fait que relayer l'émoi croissant des présidents de régions, majoritairement socialistes. Lundi, Jacques Auxiette, président (PS) des Pays de la Loire, s'était alarmé de l'emploi du «vocabulaire de Margaret Thatcher» par le directeur de la compagnie ferroviaire, Guillaume Pépy. Ce dernier avait jugé le projet de suppression des lignes Corail comme «le rôle normal de la SNCF», au motif que «service public (...) ne rime pas avec déficit». Avant de réaffirmer l'objectif de diminuer de 10 % le déficit de l'entreprise publique. Un objectif «pas scandaleux en l