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Quand Eve s'envoie en l'air

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Sorte d'échelle de Richter du plaisir féminin, le septième ciel reste un lieu mystérieux. Y a-t-il quelque chose après ? Comment savoir qu'on passe du sixième au septième ?
publié le 15 août 2005 à 3h18

Comme l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, le septième ciel est aux femmes. Franchement, avez-vous jamais lu, utilisé, pensé à l'expression au sujet d'un homme ? A part Lance Armstrong, qui vient de boucler sa septième boucle victorieuse consécutive, qui ? Imaginons : «Il fut submergé par un plaisir intense qui l'envoya au septième ciel.» Non, ça ne le fait décidément pas. Même Gérard de Villiers n'oserait pas. Aux hommes le coït, l'orgasme, l'éjaculation, ces termes cliniques, médicaux. Aux femmes donc, le ciel. Etonnant d'ailleurs à quel point l'orgasme féminin appelle des métaphores plus ou moins heureuses, comme s'il s'agissait de l'euphémiser, d'en oublier la crudité, de le noyer dans la guimauve : «grimper aux rideaux» par exemple qui, avec une vacherie consommée, rappelle à la femme son statut de ménagère. Mais d'où vient le septième ciel ? Qui donc a inventé cette expression ? «La vision du monde sous l'Antiquité voulait que l'univers soit formé de sphères concentriques, la Terre étant au centre, nous apprend Internet. Réinterprétée par la culture judéo-chrétienne, qui attribuait aux chiffres 3 et 7 une forte valeur symbolique, cette vision des cieux considérait le septième ciel comme le paradis. Etre au septième ciel signifie ainsi être comblé de bonheur.» Comment est-on passé du «comble du bonheur» à l'extase sexuelle ? Mystère et boule de gomme. Peut-être, le sens commun a-t-il vu immédiatement le potentiel de comparaison offert par cette échelle de Richt