Les bancs d'un vestiaire, un type offert. Nu à même le bois, peignoir négligemment glissé sur le sexe. Les toilettes carrelées ? Trois paires de fesses sculpturales suspendues au-dessus des porcelaines blafardes. Dans la pénombre d'une porte ? Deux corps se cherchent dans l'intimité du lisse de la peau. Vestiaire transcendé, vestiaire fantasmé. Avec ces images vendues sous forme de calendrier à playmates, la beauté très physique des rugbymen du Stade français de Paris a cassé la baraque. L'album shooté dans les vestiaires s'est vendu, en 2004, à 160 000 exemplaires (1) quand les premières éditions réalisées en studio plafonnaient à 70 000. «Epuisé, plus un seul exemplaire disponible», dit Max Guazzini, président du Stade français. Et quand le club parisien eut la bonne idée de glisser, il y a quelques années, une webcam dans les vestiaires, le site n'y résista pas.
Voyeur. Paradoxe : comment un lieu banal, moche et qui pue peut-il susciter une telle montée libidinale ? «Que des mecs entre eux et à poil, dans un lieu fermé, c'est un énorme fantasme gay, affirme Florent, la trentaine. L'archétype de cet univers ? Le joueur de rugby (lire ci-contre). Il se vend des vidéos entières sur les vestiaires. Il ne s'y passe rien de sexuel, juste le plaisir de regarder des hommes à moitié nus déconner entre eux. Il ne serait pas très excitant de voir une fellation alors que deux corps qui se rapprochent sous la douche... C'est un plaisir de voyeur.» Fantasme féminin auss