On la rencontre devant l'église Sainte-Agnès à Cologne, ville allemande qui accueille les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Comme des centaines de milliers de pèlerins, Floriane Hamon s'y est rendue le lendemain de l'assassinat de frère Roger, fondateur de Taizé. Le curé de Sainte-Agnès ayant invité quatre frères de la communauté pour animer la paroisse pendant les JMJ, les pèlerins ont convergé vers l'église lorsqu'ils ont appris la nouvelle. Certains ont simplement entendu parler de ce lieu mythique. Floriane Hamon y est passée il y a un an. On la retrouve quelques jours plus tard dans un café près de la cathédrale, noeud focal des JMJ. Elle boit un chocolat, ne fume pas. Après quatre jours de tourbillon «JMjiste», nuits courtes, alimentation aléatoire et interminables trajets dans des trains au trafic bouleversé, elle a le teint frais, le cheveu brillant.
Pantalon kaki, débardeur noir, foulard orange noué autour du genou droit, Floriane Hamon est une belle plante. Grande, saine avec la volubilité des timides. Elle s'émeut souvent, parfois ses yeux s'embuent. Elle est à la croisée des chemins, entre adolescence et âge adulte. L'an dernier, elle est entrée à Sciences-Po Rennes, sa ville natale, où elle vit chez ses parents. Elle décrit une jeunesse heureuse. Père et mère professeurs dans l'enseignement privé elle ne dit pas «libre» contrairement à beaucoup de cathos. Soeur aînée, frère cadet. Gymnastique, piano, tourisme familial culturo-sportif dans toute la France