Poitiers envoyé spécial
Fronde chez les alters. La sixième université d'été d'Attac s'achève ce soir à Poitiers dans une ambiance délétère, alimentée par des bruits de couloir, des tribunes libres et une contestation de plus en plus bruyante contre le style jugé «autoritaire» de Jacques Nikonoff, président de l'association. Et la perspective d'un renouvellement de direction lors de la prochaine assemblée générale, le 11 décembre, enfle une polémique qui mêle dans la plus grande confusion divergences de fond et conflits personnels. Jacques Cossart, secrétaire général du conseil scientifique d'Attac, a fait savoir qu'il se présenterait contre Nikonoff. De quoi désarçonner les adhérents «de base» qui ont rejoint Attac pour «faire de la politique autrement».
Dimanche soir, lors d'une réunion exceptionnelle consacrée à ces querelles au sommet, une jeune militante a dit son désarroi : «J'en ai marre de l'agressivité ! Je n'ai plus envie de faire partie d'Attac si c'est pour vivre ça !» Malgré l'heure tardive et la fatigue générale, plus de 800 adhérents se pressaient dans l'amphi de l'université de Poitiers. Car, en filigrane, c'est bien la nature de l'association qui est en jeu.
La fronde est menée par les trois vice-présidents d'Attac (Gus Massiah, président du Crid, Susan George et François Dufour, de la Confédération paysanne) et des représentants d'organisations syndicales fondatrices, comme Pierre Khalfa, de l'Union syndicale solidaire, ou Sophie Zafari, de la FSU. Pour eux, le