Contre la déprime, appelez le Medef. Sur le campus de HEC, et jusqu'à mercredi, la VIIe université d'été du Medef se tient sur un thème optimiste : «Réenchanter le monde...» A lire les intitulés des tables rondes, on se croirait à un congrès de psychanalystes : «Désir et rejet de l'autorité», «Surmonter la désespérance», «Comment inventer et se réinventer ?» et même «La terre peut-elle tourner sans utopie ?» (à laquelle assistera François Chérèque en invité surprise).
On peut sourire, et Denis Kessler, le maître d'oeuvre du think tank estival du patronat, y consent volontiers : «Franchement, on verrait davantage ces sujets à l'université d'été du PS. Mais ils préfèrent leurs bisbilles. Alors, cela se passe au Medef», rigole-t-il. Redevenant sérieux, il assène : «C'est un vrai thème politique. Car la politique, la vraie, a besoin de s'interroger sur les fins, alors qu'à droite comme à gauche, on n'évoque que les moyens.» Denis Kessler, comme une partie du patronat, aime dénoncer une supposée ringardise des politiques face à la «société civile». Laurence Parisot, toute fraîche présidente du Medef, embraye et dit «souffrir», elle aussi, du «débat style pensée unique qui a cours dans le pays».
«Urgence». La patronne des patrons a donc rompu avec la tradition établie par Ernest-Antoine Seillière des petites phrases destinées à aiguillonner le gouvernement : «Le Premier ministre est habité par le sentiment de l'urgence. Il va, en cela, dans notre sens, car il y a urgence à mobiliser