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Estrosi s'aménage une sortie

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De peur que son bail à l'Aménagement du territoire soit bref, le ministre refuse de lâcher la présidence du conseil général des Alpes-Maritimes.
publié le 1er septembre 2005 à 3h30

Surtout, éviter les vagues. Pour échapper à la règle de non-cumul entre son poste de ministre délégué à l'Aménagement du territoire et la présidence du conseil général des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi se fait oublier. Le 24 juin, questionné en séance plénière du conseil général sur sa capacité à combiner un emploi du temps de ministre avec une fonction exécutive locale, il s'en était sorti grâce à une pirouette : «C'est vraiment très gentil de vous soucier de ma santé.»

Depuis, contacté à plusieurs reprises par Libération, Estrosi se mure dans le silence. Certes, il n'est pas le seul à être concerné. Mais ses collègues, le ministre de l'Outre-mer, François Baroin, et le garde des Sceaux, Pascal Clément, ont fait savoir qu'ils quitteraient respectivement la mairie de Troyes et la présidence du conseil général de la Loire. Quant à Nicolas Sarkozy, il espère obtenir la tolérance du chef de l'Etat pour tenir au moins jusqu'à l'automne 2006. Isolé, Estrosi est donc mal à l'aise. Car il y a peu de chances que Villepin supporte deux dérogations sarkozystes au sein de son gouvernement.

«Clone de Sarko». A Nice, l'opposition locale entend exploiter la brèche : Patrick Mottard, conseiller général PS, raille ce «président à tiers temps, clone local de Sarko». Circonstance aggravante, selon ses détracteurs, Estrosi ferait dans la «confusion des genres» entre ses deux fonctions. «L'Aménagement du territoire lui permet de donner des biscuits pour préparer la présidentielle de Sarko»,