Menu
Libération

Quand le Medef convoque «les utopies» et «l'entreprise cirque»

Article réservé aux abonnés
Attali et Chérèque ont participé à l'université d'été du patronat.
publié le 1er septembre 2005 à 3h30

Casting de choix pour la troisième et dernière journée de l'université d'été du Medef, hier. Sur un thème hautement philosophique («La Terre peut-elle tourner sans utopie ?»), le grand ordonnateur des débats, Denis Kessler, PDG de la Scor et ancien numéro 2 de l'organisation patronale, a réuni deux patrons, deux anciens ministres, un écrivain et un syndicaliste. Tous connus, puisqu'il s'agissait de Michel Pébereau (BNP), Franck Riboud (Danone), Bernard Kouchner (PS), Michel Barnier (UMP), Jacques Attali et François Chérèque (CFDT).

Rêve. Echange de bons mots entre gens de bonne compagnie. «On considère souvent que l'entreprise représente le principe de réalité, et la politique le rêve, mais n'est-ce pas plutôt l'inverse ?» interroge Denis Kessler. «Car, au fond, une entreprise doit faire rêver ses clients, ses salariés, ses actionnaires, sans oublier ses banquiers, même si avec eux c'est loin d'être évident», ajoute-t-il en se tournant vers Michel Pébereau. Lequel ne relève pas, préférant s'en prendre aux «utopies conservatrices» telle que, à ses yeux, la défense des avantages acquis.

«Je vois l'entreprise un peu comme un cirque, qui, sous le même chapiteau, fait rêver en présentant des numéros toujours renouvelés», ose de son côté Jacques Attali, applaudi par les 2 000 patrons réunis dans le grand hall d'HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines). «Ça tombe bien, réplique Denis Kessler. Avec Ernest-Antoine Seillière, nous nous sommes souvent présentés comme le clown blanc et l'auguste.»